La pomme/Société et Nature/Le ver dans le fruit est-il un mal nécessaire ?

Image de mise en avant- Dessin N. Antoniucci, pommes.
La perfection.

Quelque chose dans l’esprit de l’homme l’entraine vers une quête constante de la perfection, autant par la quête de bonheur concernant sa propre vie que par une recherche d’esthétique sur ce qui l’entoure dans sa vie quotidienne, objets ou actions qui doivent pour les premiers, être beaux et pour les seconds, être parfaitement exécutées.

Ceci conduira, au fil du temps, à la mise en place des dérives commerciales proposant dans notre société de consommation des produits parfaits tels, par exemple, pour la nourriture, les pommes qui devront avant d’être mis en vente être des fruits se présentant bien calibrés, sans taches et possédant de belles couleurs, paraissant posséder une constante jeunesse, en quelque sorte — Ceci exprimant certainement un refus psychologique de la mort qui pourtant existe et existera toujours car cette beauté, cette jeunesse visuelle imposée, finalement n’existera pas ; cela n’est qu’un leurre et le temps, de toutes les façons, la croquera.

Le diable.

Derrière cette pomme à l’esthétique parfaite se cache un diable ricanant aspergeant de produits nocifs la terre et entrainant de nombreuses disparitions dans les espèces existant dans la nature.

Derrière cette pomme, à l’esthétique parfaite et uniforme, se cachera aussi une sorte de refus social des droits aux différences, tels seront, par exemple, la vieillesse et le handicap.

Derrière cette pomme voulue parfaite se dissimulera aussi une sorte de refus instinctif de la mort.

 Le ver dans le fruit.

Chaque action que fera un homme, puisqu’elle est inscrite dans une pyramide sociale de pouvoir construite à un moment donné, qu’elle soit de nature politique, universitaire ou économique, devra supporter la contradiction, telle une pomme accueillant dans sa chair un ver qui la rongera, indiquant ainsi par sa présence sa fragilité mais aussi son authenticité — Telle sera une pomme naturelle, se développant et disparaissant au fil des saisons, en suivant des règles immuables qui sont dictées par la nature.

Aujourd’hui, cette quête de perfection bascule, de façon pour l’instant surtout intuitive, car beaucoup de personnes comprendront que dans les fruits, les formes peuvent êtres différentes, que le ver y sera présent, par nature, qu’il fait partie de l’évolution et est l’expression d’une solidarité naturelle entre ceux qui croquent et ceux qui se feront croquer, et qu’il existera aussi, de ce fait, chez les hommes dans ses actions, comme étant une présence inéluctable — Par la confrontation avec les autres, la critique et le jugement.

Ainsi, le ver dans le fruit, transposé comme étant une entorse faite à la notion de bonheur parfait ainsi qu’aux résultats positifs d’une action sera donc, bien qu’étant vécu comme une contrariété, un mal inéluctable et étant probablement nécessaire.

 

Dessin- Nicolas Antoniucci, croquer la pomme.

Annexe 1

Croquer la pomme.

Annexe 2.

Le ver dans le fruit- Réponse faite à un des lecteur de mes articles me demandant de les étayer, si possible, par des arguments relevant de la science et de la logique.

Malheureusement, mes articles seront des chemins qui s’ouvriront, pour employer un langage que je souhaiterais poétique, comme le feraient des fleurs avec la rosée du matin. Cependant ces fleurs n’existeront pas seule et pour se reproduire elles auront besoin du travail des abeilles qui diffuseront son pollen.
Ces fleurs seront des livres et, si on transpose dans le monde de l’écriture, les abeilles en seront les lecteurs.
Dans certains écrits, romanesques ou poétiques, qui sont plutôt construits à partir d’intuitions, on ne peut demander une utilisation systématique de la logique qui sera le chemin, pavés d’équations et d’expériences, qui est emprunté quotidiennement par les scientifiques.
D’autre part, la logique mettra souvent du temps pour prouver ce que, parfois, l’écriture romanesque, en empruntant des raccourcis, propose et qui, bien sûr, souvent se trompe.
Même dans ce cas, elle a comme rôle important de nourrir chez l’homme un monde fantasmatique, prolongeant ses rêves dans la vie éveillée, qui seront nécessaires à l’équilibre de son psychisme.

Par Nicolas Antoniucci

Passionné par la vie dans ce qu’elle pourra avoir d'insolite, parfois d’inexplicable et aussi par l'art sous toutes ses formes, les voyages et bien entendu l'écriture, je vous propose de partager avec vous sur ce blog mes différentes passions !

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