Urbanisme /Paysage et symbole/Rouler à vélo dans l’espace temps.
Il sera habituel, quasiment banal, d’affirmer que lorsque nous rêvons les images qui se présenteront à nous seront chargées d’un sens symbolique. Elles auront, pour se matérialiser dans nos consciences, emprunté des chemins que nos esprits découvriront tout au long du déroulement de nos rêves. Elles seront souvent indexées à des évènements passés ou futurs illustrant de cette manière, comme une libération sauvage de nos esprits, nos besoins sociaux physiologiques et psychologiques.
Ces images en acquérant le sens de symboles prendront leurs importances dans le fait qu’ils auront le même sens pour tous les hommes, créant ainsi une sorte de langage commun aussi difficile à déchiffrer que des hiéroglyphes.
Nous y libérerons aussi nos refoulements que la vie sociale nous imposera pour rester des êtres conviviaux.
Urbanisme.
Or, dans le monde éveillé, lorsque nous traversons des paysages, urbains même naturels, notre conscience sera sollicitée de multiples façons par ce que nous rencontrons et voyons sans même parfois le remarquer.
Image 1 – le faune et les bananiers/Jardin des plantes de Paris. Rêver de vert.
Ainsi, comme dans nos rêves, nous rencontrons dans le monde réel, des objets, tels un arbre comme un olivier ou un réverbère, des signes, tels la nappe d’eau calme d’un étang ou une architecture passée ou présente. Nous subirons aussi la présence des hommes du temps moderne à travers des objets insolites que nous croisons parfois comme un vélo aux roues tordues en huit rappelant la forme du signe de l’infini et ne semblant alors ne plus pouvoir rouler que dans l’espace-temps, ou une simple canette de boisson rouge vide et intacte de forme ou même souvent écrasées reflétant alors notre joie ou tristesse du moment. Certains de mes livres évoquent cette relation urbaine de l’homme à l’objet ainsi Lucy Africa, L’arbre du Kamas ou Meurtre dans un paysage qui n’est pas encore le nôtre.
2- Rouler à vélo dans l’espace-temps.
La publicité tentera d’occuper l’espace public des objets éphémères, avec des affiches, des écrans numériques projetant dans les rues l’intimité des foyers d’aujourd’hui avec leurs télévisions, dieux lards modernes, ou des mots flash inscrits sur des véhicules, décoré de couleurs clinquantes comme le plumage de certains oiseaux, mais il sera complété par l’homme de la rue, de façon sauvage et s’exprimant par le dessin, dans des fresques, le Street Art, lui permettant d’affirmer son identité dans un monde qui l’aura oublié, avec des architectures lorsqu’il devra se construire, pour survivre et se protéger, tel une cabane en bois au milieu d’un boulevard comme s’il se trouvait l’hiver, dans une plaine enneigée du grand nord isolé dans une nature sauvage, sans humanité, lorsque les lumières des vitrines de Noël caracolent.
L’urbanisme est une science et en tant que telle, elle oubliera parfois que l’homme circule dans le monde réel, comme dans ses rêves, dans des paysages chargés de symboles tels une couleur particulière reflétant en émotion, tel un réverbère ou un volet en bois apportant sa chaleur symbolique, ainsi que tout objet que la ville aura laissée inscrite dans ses paysages au fur et à mesure que le temps avancera et les recouvrira d’un manteau de souvenir.
Les couleurs.
Rêver de couleur, de bleu, de rouge ou de jaune aura, nous dit-on et cela dans de nombreuses cultures humaines traditionnelle et moderne, dans nos rêves un sens symbolique et alors rencontrer du bleu, du rouge ou du jaune dans nos paysages ne devrait pas avoir de sens dans notre relation à la vie, aux autres hommes, à nos villes ?
Nos savants trouvent parfois dans les réalisations architecturales des sociétés anciennes, tels les pyramides Égyptiennes ou même Stonendge, le monument mégalithique, des connexions complexes qui auraient été programmées par des architectes d’alors, mi-homme mi-roi, entre le cosmos et leurs créations que cela soit par leurs harmonies avec le trajet des rayons de son soleil ou l’orientation de ses édifices par rapport aux points cardinaux, aux champs magnétiques terrestres ou autres.
Nos savants, pourtant, nieront pourtant la présence du cosmos dans nos villes modernes comme si notre monde d’aujourd’hui était moins spirituel que ceux d’avant et cela, à mon avis, proviendra du fait qu’ils iront là où l’éducation qu’ils auront reçue les conduira.
Plus le présent s’éloignera de nous plus il sera recouvert par le manteau de l’oublie et il s’enfoncera dans la terre vers ses profondeurs s’installant dans le passé comme les cernes d’un arbre qui marqueront à leurs manières, hiver après hiver, le temps souvenir que seuls les archéologues, parfois, pourront révéler.
En conséquence, il existerait une continuité structurelle de fait entre le rêve et la vie, de continuels allers-retours, des complémentarités dont il conviendrait de tenir compte dans l’aménagement de nos villes.
Il est le fait de notre culture occidentale d’aller à l’essentiel, à la rentabilité, au concret et de séparer et classer dans des boîtes séparées l’utile et ce que notre société estimera être le superflu qu’il soit rêve, art ou poésie….
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