Architecture et origami/ Orient et l’Occident-Mondialisation culturelle/Propos/Extrait de texte.
Image de mise en avant, urbanisme « origami de trottoir ».
Description.
Une cigarette, un papier plié et une canette aluminium ou un autobus, une salle polyvalent et un bar à la mode.
Origami et architecture.
Ce qui me semblera important, voir être extrême, dans les projets de l’architecte Japonais Junya Ishigami qui sont exposés dans les salles de la fondation Cartier pour l’art contemporain sera qu’ils présentent une architecture de rubans et de nappes.
Les esquisses préliminaires des projets auront été faites sous la forme de pliages en papiers, dans la tradition des origami. Cette discipline artistique vient de Chine où elle aura été inventée, il y aura de cela plusieurs centaines d’année, sous la dynastie des Han de l’Ouest, vers 200 avant Jésus Christ.
Plus que cela, l’architecture qui en découle aujourd’hui, sous la maitrise de l’architecte Ishigami, projettera dans notre monde réel des formes gigantesques restant pourtant dans un univers de papiers pliés qui enveloppera totalement la vie de l’homme.
Ainsi, la chapelle de Shandong, construite en Chine, déploiera un mur en béton de hauteur gigantesque aux allures de simple pliage, telle serait une simple feuille de papier posée sur la tranche qui s’enroulerait autour du chœur d’une église.
Pas un papier industriel certes car son épaisseur de béton restera subtilement variable comme le serait celui d’un papier de fabrication traditionnelle.
Le papier.
Je pense que cette architecture s’insèrera dans la mondialisation tout en s’épanouissant à partir de codes intellectuels d’importances issues de pratiques artistiques d’origine anciennes, les origami, qui auront été relookés dans notre modernité.
Cette tradition de l’origami en Chine expliquera certainement que certains des projets présentés auront été réalisés dans ce pays, en parfaite harmonie culturelle.
Le geste du maitre d’œuvre créateur projettera son émotion à travers un simple pliage en papier jusqu’à la transformer en une architecture géante de nature quasiment cosmique. Le cosmos étant un endroit particulier ou le grand et le petit resteront identiques d’échelle.
Origami spontané et naturel, origami de trottoir/ Architecture spontanée :
Projet pour une maison dans le désert:
Projet pour un temple de l’érotisme:
Ces gestes architecturaux et leurs réalisations s’inscriront dans une continuité culturelle, génératrice de puissance en termes de société et cela nous troublera car ces pratiques et propositions esthétiques sont décalées de la pensée Occidentale qui sera de nature plus brutale. Pour les premiers, la structure d’un bâtiment s’oubliera au maximum faisant flotter l’objet architectural dans l’espace, dans le ciel, et, pour l’autre, au contraire la structure se montrera, sera idéalisée et exprimé, ancrant fortement le bâtiment à la terre, à la matière.
L’existence de certains liens et symboles dans une société sera probablement des sources de puissance universelles et particulières à ces sociétés qui seront exprimées par l’art.
Étant auteur, j’ai abordé en périphérie de mon livre de science-fiction, Cnidaria Reine méduse, un sujet de cette nature, lié à l’architecture et ses ancrages profonds dans les structures originelles d’une société.
Je me permet de joindre deux extraits de texte, puisque cet article se trouvera publié dans mon site d’écrivain car ces rapports entre l’objet « sauvage » et les créations des hommes m’auront toujours interpellées.
Extrait de texte, Cnidaria, reine méduse, Libres d’écrire 201.
… Peu de temps avant d’entrer dans l’autoroute ils passèrent devant un groupe d’immeubles, bordé de rues, aux proportions fines et hautes les faisant ressembler à de gigantesques épingles qui seraient plantées les unes aux côtés des autres dans un parc. Elles exprimaient une tension entre le ciel et la terre. Encore une différence notable entre la Chine et l’Europe, à l’image des autres arts qu’ils soient musique, dessin ou même la gastronomie, car, cette dernière logea longtemps ses travailleurs, après la révolution industrielle, dans des immeubles horizontaux et très longs, accrochés à la terre, des barres architecturales, tandis que les Chinois le feront, par contre, encore aujourd’hui en construisant des immeubles verticaux, fins et très hauts, en constante quête du ciel.
Ces deux concepts architecturaux différents auront évolué parallèlement l’un à l’autre sans même se rapprocher au cours de l’histoire ancienne des hommes car, à part quelques visites comme auront pu le faire des explorateurs comme Marco Polo au XIII siècle, il n’y avait pas de contact entre les peuples d’Asie et d’occident.
Sur le trottoir d’un carrefour un homme restait debout et immobile à côté d’un feu rouge. Il tenait contre son corps, accroché à son cou par une lanière de cuir et soutenu par un bâton fixé en partie basse à une ceinture en cuir, une énorme tortue.
La Biche trouva cette scène urbaine complètement incongrue, comme si deux mondes, décalés dans le temps et qui n’auraient pas dû se rencontrer, le passé et le futur, cohabitaient aujourd’hui à ce carrefour.
Elle demanda à sa collègue ce que cela signifiait. Que voulait donc faire cet homme avec cette tortue gigantesque ?
Mademoiselle X sembla étonnée par cette remarque et répondit :
« Il voudrait la vendre. »
« Que pourrait-on donc faire avec un tel animal ? Et où aura-t-il pu donc la capturer, dans quel paysage ? Je ne vois autour de moi que des rues et des bâtiments ?»
« La manger ! La tortue est un mets délicieux et, celle –là est festive, elle pourrait nourrir une famille entière. Où aura-t-il pu trouver cette tortue ? Quelque part en Chine car notre pays restera un pays sauvage, malgré les apparences.»
Extrait 2…
Ils arrivèrent bientôt devant un portique édifié en pierre grise qui permettait d’entrer dans le cimetière installé au milieu des champs, en pleine campagne. Sa partie haute évoquait, du fait de la forme de ses courbes, évoquant les ailes d’un oiseau qui s’envolerait, les toits d’une pagode, l’entrée d’une maison Chinoise traditionnelle ou d’un temple Taoïste.
Poisson d’Argent fit cette remarque avec une tonalité de voix qui était chargée d’émotion :
« Les édifices traditionnels Chinois correspondraient, de par la forme de leurs toits, à une multitude de représentations d’oiseaux s’envolant de la terre vers le ciel, ce qui contribue à donner de la force à leurs paysages, ouvrir une porte d’entrée entre l’homme et le monde complexe de la Nature et des bêtes.
Nous voici arrivés devant un lieu sacré, une sorte d’ambassade entre les hommes et l’au-delà . »
La Biche haussa les épaules en signe d’énervement car, pour elle, la culture Chinoise se résumait principalement à l’efficacité pour tuer de ses arts de combat et non à ses dimensions plus spirituelles, bien que ces dernières étaient les seules religions qu’elle arrivait à comprendre car elles honoraient la fragilité de la vie qui disparaît régulièrement dans tempêtes de la mort ainsi que le côté incertain des issues d’un combat.
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