Alpha Cha et Le tatouage de Jade

D’une île à l’autre- Robinson et le handicap

Dans son merveilleux site, Site sur la science-fiction et le fantastique , Stéphane Dubois, sorte d’homme-orchestre fait journaliste et doté des super-pouvoirs de l’information dans ce domaine, aura signalé la sortie de mon livre dans le flux des évènements dont il aura informé, avec la puissance d’une fourmi portant une lourde charge, ses lecteurs.

Alpha Cha et Le tatouage de JadeJ’aurai eu le plaisir de voir, en ouvrant ce lien, la couverture de mon livre Alpha Cha et le Tatouage de Jade, avec cette femme représentée avec les reins légèrement dénudée afin de montrer son tatouage, que les autres articles se déroulant alors sous ma page représentaient des personnages masculins, beaux et forts, parfois aux yeux malicieux semblant être intéressé par la beauté de la jeune femme.

Mon héroïne semblait s’être faite des amis dans les beaux gosses en papier, dans le monde parallèle des livres.

Voici une première île dont l’image apparaîtra gravée sur les reins d’une jeune femme dans ce texte, Alpha Cha suivi de Le Tatouage de Jade, que j’aurai édité pour la première fois en 2010.

D’une île à l’autre

Un homme pourra traverser sans se mouiller un torrent d’eau, de douleur ou de sarcasme en le franchissant, de pierre en pierre, en fait, d’île en île.

Une première île :

Des plumes d’oiseaux flottants sur un océan.

Ma nouvelle, Le Tatouage de Jade, restera avant tout un hommage à la différence des individus entre eux car les héros de cette histoire sont des êtres qui porteront leurs différences avec sérénité. Ce sont des prophètes qui accompliront dans cette histoire de grandes actions à connotation universelle qu’elles soient en relation avec la vie, la vie ou la mort, l’art ou autres sujets d’importances.

Les personnages présentés dans cette nouvelle sont, Jade la métisse, Claude le shemale, Anatole le nain accompagné de son chien Cerbère et Gerboise, une émanation humaine des souris et des rats.

Extrait:

Jade la métisse : « C’est pour moi difficile de vivre avec lui, d’être marqué ainsi par la nature comme le sont certains oiseaux qui arborent avec fierté une déformation de plume, une houppette que le hasard leur a attribuée en contre-nature, hors gènes, il n’existe pas de cartes naturelles de programmation qui nous duplique. Celle-ci leur donne un droit à la différence, pratiquement une réalité magique.
Ils font figure, les borgnes, les « une patte », les « coiffés différemment », souvent, non pas d’exclu, mais plutôt de prophètes. La nature est très tolérante et reconnaît la beauté de ses erreurs. Toujours manichéenne, elle répertorie ses erreurs plausibles, les classes et leur attribue une fonction dans l’univers.
Avec ce tatouage dans mon dos, je me prends parfois pour une poule porteuse d’un décor particulier, investie d’un signe particulier. Une poule qui se baladerait au milieu de la volaille ordinaire et qui aurait un rôle à jouer, qui serait porteur d’un Destin pour la Vie. »

Une deuxième île :

L’Arbre du Kamas.

Une île mystérieuse au milieu d’un océan social.

Mon roman édité une première fois sera réédité en 2013 dans la même maison que le livre précédent après qu’il fut emporté par les flots tourbillonnant et boueux, comme le serait une simple branche d’arbre allant rejoindre son cimetière dans l’océan, d’une maison d’édition en liquidation judiciaire.
Il mêle l’intrigue policière au fantastique, en mélangeant trois groupes d’individus que l’histoire mettra en scène. Le personnage central, Paul, est un détective privé qui interviendra dans l’enquête et finira par rejoindre un de ces groupes, l’association des poètes, sur une île perdue au milieu de l’océan.

Extraits :

…. Nous avons navigué plusieurs jours, traversés une tempête, puis deux journées de calme plat et enfin, quatre jours plus tard, lorsque le vent est revenu, nous avons touché l’île, l’île du Kamas. Un vol d’oiseaux migrateurs nous a accompagnés quelques jours en dessinant une flèche parfaite, ils semblaient nous indiquer une direction. Nous arrivons devant l’île. Devant nous, se dresse une haute falaise au pied de laquelle se love une petite plage de sable noir. Ils arrêtent le bateau, font tomber les voiles. Celui-ci s’immobilise à deux cents mètres de la falaise sur l’eau miroir. Paula rentre dans la cabine du bateau. Elle installe un disque d’opéra sur un lecteur CD et met le volume à plein tubes. Une cantatrice inspirée chante alors un air puissant que seuls les hommes furieux peuvent imposer aux dieux.

Ce n’est déjà pas si mal, il y a de quoi les faire sourire. Lola me dit, gentiment : « — Cette musique sur une eau si calme va monter jusqu’au cœur de l’île. Ils vont savoir que nous arrivons. » Nous accostons et pour rejoindre un chemin, nous traversons la plage dans laquelle sont enlisés un squelette de baleine aux os très blancs, quelques épaves de bateaux en bois, aux bois très noirs, des carapaces de crabes, des coquillages. S’y mêlent des pierres rouges mélangées à des miroirs brisés ensablés qui reflètent le ciel. « — Pour la baleine, murmure Paula, c’est l’ancêtre de Sylvie Balaénoptéridés, échouée là, depuis très longtemps. Pour les miroirs, c’est de l’art, notre art. Pour les épaves, c’est la nature qui les aura joliment placés là…

20 juin 2017

Une troisième île :
L’autisme.

En 2016, j’aurai eu le plaisir d’avoir ma version de l’« Île des anamorphoses » retenu dans le Borges projet de Jean Philippe Toussaint (voir ma fiche auteur), qui est un projet interactif mis en ligne dans le site www.jptoussaint.com et consultable avec ses autres astres singuliers et littéraires qui scintillent désormais dans le vaste univers couleur d’encre du Borges projet ( formulation de l’auteur du site).
Le livre, Robinson, de Laurent Demoulin, un auteur qui est partie prenante à ce projet au côté de Jean-Philippe Toussain, contribue à élargir le champ d’importance de ce thème de l’île car, en adoptant le nom d’un naufragé célèbre du livre Robinson Crusoe, écrit par Daniel Defoe et publié en 1719, il associe son ouvrage à un état particulier de handicap, à l’autisme plus exactement qui est un trouble de communication déroutant pour un père, dont depuis sa naissance un de ses enfants souffrira.

Si le cerveau de l’homme habitait une île, l’océan qui l’entourera sera le lieu grâce auquel il pourra communiquer avec les autres dans une mer calme et sous un ciel ensoleillé mais, par contre, une île habitée par un autiste sera constamment perdue au milieu d’un océan déchaîné dans lequel des tempêtes, des vagues gigantesques, des vents violents ne permettront pas aux autres hommes de venir vers lui, d’accoster sur ses rivages.

Il sera alors Robinson.

Robinson de Laurent Demoulin.

J’ai, moi aussi, un enfant handicapé

Il était né au Togo et fut porteur d’une affection grave, du nom de Pierre Robin, qui affectera un nourrisson, dès sa naissance et même avant lorsqu’il était dans le ventre de sa mère, sur le plan de la respiration ainsi que de la nutrition.

Cette maladie prédatrice en entraînera d’autres dans son sillage, déformations congénitales des pieds, fente palatine ou même, parfois, des problèmes de cœur.

Ma fille fut transportée rapidement en France où elle fut merveilleusement soignée, néanmoins, dix années plus tard, elle ne parle toujours pas.

Elle comprend parfaitement ce qu’on lui dira, s’exprimera par geste et est de tempérament très affectueux.

Je connais donc le désarroi d’un père face à ces destins qui n’évoluent pas suivant une règle impérative édictée par la Nature.

Celle-ci, qui aura valeur dans une grande partie du monde animal ainsi que chez les hommes, est que dès sa naissance l’éducation gérera, avant toute chose, la mise en place d’un principe de séparation et d’autonomie pour l’enfant.

L’éducation est la cicatrice qui se formera sur la blessure de cette séparation, sa déchirure.

Il devra, pour devenir, un jour, adulte quitter ses géniteurs, conquérir son indépendance et vivre sa propre vie.

Un enfant handicapé défiera cette loi que les hommes portent dans leurs gènes et il restera accroché à ses parents les plongeant alors dans une sorte de désarroi.

Tel un bébé kangourou qui ne quitterait pas la poche marsupiale de sa mère.

Dans les rapports du père à son enfant handicapé, il y a aussi l’apparition possible d’une culpabilité qui naîtra en lui face à cet événement.

Serait-il coupable de ce désordre?

L’apparition de cette culpabilité, bien que peu scientifique certainement, me semblerait inéluctable.

La mienne fut que cet éloignement entre nous, plus de six mille kilomètres, eut pu prendre l’apparence d’un rejet de cette naissance et, ceci, ayant ses conséquences.

Par Nicolas Antoniucci

Passionné par la vie dans ce qu’elle pourra avoir d'insolite, parfois d’inexplicable et aussi par l'art sous toutes ses formes, les voyages et bien entendu l'écriture, je vous propose de partager avec vous sur ce blog mes différentes passions !

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