L’humanité masquée/ Pour une culture moderne du masque

Image de mise en avant- Dessin de Nicolas Antoniucci/ L’ombre de l’homme vampire.

Les humanités- L’humanité masquée.

Le port du masque est un jeu de société hors temps.

Telle une présence schizophrénique, pour peu que l’imagination et l’art en soient une manifestation ordinaire et tranquille dans les sociétés humaines de toutes les époques et continents, le masque sera présent dans les cultures. Dans les sociétés chamanique, il transformera l’homme en démon, la femme en sorcière les faisant ainsi devenir, à l’occasion, des êtres de l’extrême, merveilleux ou sataniques — Ange ou démon, puissants ou soumis.

La personnalité d’un être humain sera toujours double, celle qui sera vue au premier abord devant être conforme aux règles et loi de la société dans lequel il est né et vit.

En second se tient aux aguets le masque qui exprime la seconde partie de la dualité et qui, plus que tout autre déguisement, sera une sorte de résurgence ponctuelle et ludique d’errances naturelles du psychisme de l’homme, dont les plus connues seront les rêves, possédant encore une forte part intuitive étant issue de son état de vie ancien disons originel.

Au fil du temps, les masques auront pris des expressions parfois menaçantes, féroces, parfois sereines, ou même illuminées tel le visage bienheureux d’un saint. Ils exprimeront beaucoup de chose que les différentes sociétés au fil des siècles auront enfouie au plus profond du cœur des hommes.

Le demi-masque.

Pour l’instant, dans notre monde actuel, il n’existera dans notre culture que peu de catégories importantes de masques et, dans celle particulière des demi-masques, il y a principalement ceux qui dissimulent le haut du visage et seront utilisés par des gangsters ou des justiciers, tel Zorro une expression de pouvoir d’une justice immanente faite homme, et ceux qui cacheront le bas tel un bandit de western ou nos masques chirurgiens banalisés d’aujourd’hui, anti-Covid.

 Des bâillons.

Nombreux d’entre nous les considèreront intuitivement, en ne pouvant donner un sens sacré à ces métamorphoses faciales même éphémères et cela de façon plus ou moins lucide, comme s’ils étaient des bâillons posés sur leur bouche qui les empêcherait de parler, de s’exprimer, prenant la forme d’une alors d’atteinte à la démocratie — Leur démocratie — Cacher son visage conduira à cacher son identité.

Le masque et la muselière

Ceci les rendra mal à l’aise, parfois même furieux car leur donnant le sentiment d’être devenu les prisonniers d’une société dont, jusqu’alors ils n’avaient pas, pour beaucoup, à se plaindre.

Symboliquement, même si ce n’est pas la vérité, ils penseront qu’une force supérieure, en leur faisant porter un masque, leur fermera avant tout la gueule, comme on ferait porter une muselière à un chien dangereux.

Pour une réhabilitation du masque.

Dans le monde moderne, le masque, jusqu’alors relégué en arrière-plan, se remet à niveau et reprend du poil de la bête.

 Peut-être devrions-nous l’accepter et construire une culture moderne et sociétale du masque, lui donner une importance dans notre société actuelle, le sortir des ornières de la simple utilité médicale dans lesquels il se sera enlisé.

Ainsi, nous porterions des masques spécifiques, aux expressions artistiques et produits par les filières économiques d’aujourd’hui, mondialisées et gigantesques, multiformes, dédiés aux sorties de spectacles, cinéma, théâtres, au musée, avec des billets masque expédiées par la poste pour chaque représentation, et d’autres, avec un look différent, pour effectuer les visites familiales, amoureuses ou amicales et d’autre encore pour les transports allant du métro aux avions et, bientôt, à la fusée.

Bas les masques

 

Par Nicolas Antoniucci

Passionné par la vie dans ce qu’elle pourra avoir d'insolite, parfois d’inexplicable et aussi par l'art sous toutes ses formes, les voyages et bien entendu l'écriture, je vous propose de partager avec vous sur ce blog mes différentes passions !

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