Le masque de la colère

Cornix/ Interview/Extrait de manuscrit/Oiseaux & Cie

L’interview de Cornix

Le journaliste du site qui était, en fait, l’auteur :

– Bonjour Monsieur Cornix, nous vous remercions, au préalable, de bien avoir accepté notre invitation pour cette interview.

– De rien et même cela est avec plaisir.

Monsieur Cornix, vous avez accepté de participer comme un des acteurs principaux dans le manuscrit Oiseaux & Cie de Nicolas Antoniucci, moi-même, pourriez-vous m’en faire connaitre les raisons?

– Bien sûr, j’ai été contacté par l’auteur suite à un message que je lui avais fait parvenir sur son site d’auteur qui concernait son dernier livre Cnidaria, Reine méduse, qui m’avait plu et quasiment interloqué du fait de ce rapport de complémentarité y existant entre l’homme et la Nature. Précédemment, j’avais eu l’occasion de livre un autre de ses livres, Meurtre dans un paysage qui n’est pas encore le nôtre, et je l’avais apprécié car il mettait en scène, comme étant un des personnages principaux du roman un oiseau, une pie dont le destin était solidaire de celui d’un homme. D’autre part, j’apprécie ses inspirations qui sont de nature totalement irrationnelles et qui, pourtant, parfois se révèleront si exacte. Je me sentais être en fraternité avec les trois inspecteurs qui y menaient l’enquête du fait des particularités, plutôt de leurs dons originaux, qui les distinguaient du commun des mortels et, moi-même, je n’ai pas vraiment un look standard. Vous le voyez par vous-même, puisque je suis devant vous. Je suis très petit de taille avec un corps grassouillet, de forme rondouillarde, et surmonté d’une tête chauve hors norme, car sphérique et percée de petits yeux bleu clair au-dessus d’un nez quasiment inexistant et d’une bouche largement fendue dont la mobilité élastique fait penser, diront certains, à celle qu’aurait un smiley.

Les masques, la colère et la joie.

– Je suis souvent grimaçant et j’aime porter des masques qui reflèteront une émotion, celui de la colère, du bonheur ou de la joie.

J’ai eu un retour immédiat de l’auteur car il m’aura fait savoir que les messages arrivant sur son site étaient rares et qu’il avait, de ce fait, tout le temps d’y répondre.

Monsieur Cornix, il n’y a pas que ces aspects morphologiques vous avez aussi d’énormes pieds chaussés d’étranges souliers jaunes qui vous donnent un aspect clown, ne trouvez-vous pas?

– Seriez-vous un clown, Monsieur ?

– Absolument pas et je vous dirais après avoir longtemps discuté avec l’auteur, vous-même, que la raison principale des grandes chaussures jaunes et, je vous le rappelle aussi de mes pieds qui sont l’intérieur contrairement aux clowns standards, sera que je mets facilement et même systématiquement les pieds dans le plat.

Nous avons convenu que j’avais, à ce sujet et surtout de cette manière, un véritable don.

C’est, par ailleurs, ce don qui m’aura permis de rentrer dans son, votre nouveau livre Monsieur, Oiseaux & Cie, tel un farceur porteur, grâce à ses gaffes, de vérités universelles.

– Parfait, Monsieur Cornix, pourriez-vous me donner la signification de votre nom ?

Corneille.

– Bien sûr, Cornix est une espèce d’oiseau, une corneille appelée la corneille Mantelée au plumage en demi-teinte, noir et gris. Par ailleurs, et je le confirmerait encore une fois quitte à me répéter, j’ai déjà eu l’occasion de lire votre livre, Meurtre dans un paysage qui n’est pas encore le nôtre, dans lequel une pie tiendra un rôle important en étant une sorte de messagère entre les hommes et la Nature et cela m’avait plu, quasiment impressionné, car je crois à ces sortes de solidarités qui existent entre les différents acteurs de la vie qu’ils soient hommes ou animaux.

– Un oiseau, c’est parfait, raison de plus pour vous faire entrer dans mon manuscrit Oiseaux & Cie.

Ouvrons une porte sur l’histoire du livre.

Vous êtes le voisin de Poisson d’Argent, un des personnages de mon livre, qui habite une maison perdue dans une forêt, au milieu d’arbres centenaires où, parait-il, dans une clairière vous cultivez des légumes bio.

Voici le passage du manuscrit dans lequel vous apparaitrez pour la première fois.

Une forêt l’hiver.

Oiseaux & Cie, manuscrit, extrait de texte inédit.

<… À ce moment là Poisson d’Argent reçu un appel, son téléphone vibra et émit des sons de croassement de corbeaux s’amplifiant comme si un groupe de ces oiseaux s’approchaient de nous à vive allure, ce qui convenait parfaitement à ce personnage du fait de son actuel look mi-homme mi-bête, lui donnant un aspect de monstre.

Il décrocha et parla quelque temps dans le combiné et ensuite il fit savoir à ses amis :

« C’est mon voisin, Cornix. C’est un agriculteur bio convaincu et de talent et il m’apporte régulièrement quelques légumes de son jardin. Il aura suivi au cours de sa vie à peu près mon parcours et quitté le monde des villes dans lequel il était haut responsable dans une société pharmaceutique pour s’installer un peu plus bas sur ma colline boisée dans une vieille maison entourée d’une vaste clairière dans laquelle il cultive des légumes bio, vraiment bio car, par ici, sur notre territoire, le monde moderne, avec ses pesticides de toutes natures chimiques et couleurs, n’aura jamais eu le temps de s’installer.

C’est un endroit qui fut longtemps oublié des hommes, pour une simple histoire d’héritage, dans lequel il vit avec comme seule compagnie la nature et quelques chats. »

Il se tut un instant et en regardant Jules Bavure dans les yeux :

« Il est comme vous, il aime les félins. Ah, le voilà. D’autre part et cela devrait vous plaire, Cornix signifie corneille, en latin. »

Ils virent apparaitre tout au bout de l’allée, encadrée des marronniers centenaires, la silhouette d’un petit homme rondouillard affublé d’une tête chauve aussi ronde qu’un ballon de foot et portant, avec ce qui semblait être de la difficulté du fait de ses bras relativement court, un cageot de légumes dans ses bras. Il était chaussé de souliers jaune citron et de grandes tailles contrastant avec sa petite hauteur ce qui lui donnait l’allure d’un clown jouant dans la catégorie des Augustes.

Ils virent lorsqu’il fut arrivé à leurs côtés que son visage de forme aussi circulaire qu’une pleine lune et était percé de deux yeux bleus, d’aspect malicieux, et d’une bouche largement fendue et mobile.

Poisson d’argent fit la présentation et se saisit du cageot qu’il plaça dans une remise proche. Ils discutèrent quelques instants avec Cornix qui refusa cependant de manger avec eux car, dira-il :

« Ses chats et ses plantes l’attendaient et il ne les avait pas prévenus de son absence. »

Forêt de pins.

 Interview, fin.

Voici, Monsieur Cornix, l’interview se termine et vous allez participer activement à son dénouement tout au cour des pages aux côtés de votre voisin et ami, Poisson d’Argent.

Qui vivra verra ou, plutôt en l’occurrence, qui lira verra.

Au revoir et à bientôt.

Pour finir, un oiseau blanc qui attend. Verticalité, oiseau et bambous.

Par Nicolas Antoniucci

Passionné par la vie dans ce qu’elle pourra avoir d'insolite, parfois d’inexplicable et aussi par l'art sous toutes ses formes, les voyages et bien entendu l'écriture, je vous propose de partager avec vous sur ce blog mes différentes passions !

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