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Arts spontanés/Poésie de trottoirs/Genèse et explication d’une écriture

Présentation

Arts spontanés- Le papillon agitera ses ailes, peintes avec talent de figures abstraites par nous ne savons quel artiste, pour pouvoir voler dans le ciel et l’homme qui les aura côtoyés pendant des milliers, des millions d’années, probablement sans les voir et qui est par nature un fin faussaire alors, en évoluant, transformera ces regards en art.

Il créera alors des formes, des couleurs, des graphismes qui leurs ressembleront.

Il les produira à son profit, à celui de sa communauté tout en transformant, du fait de sa nature de prédateur, la force de ces images en pouvoir.

Il aura en premier peint son corps avant d’évoluer et pouvoir le faire sur d’autres supports, rocher, écorce, terre…

Il restera aujourd’hui des fonds communs existants entre les beautés, inexplicables, des papillons et celles des plus grands de nos artistes qui viendront, en fait, de ce lien d’origine avec le premier regard de l’homme sur la nature.

Il aura construit son psychisme, autant que sa dentition, son crâne, avec la lenteur du temps qui s’écoule, pendant des millénaires, des millions d’années.

L’homme, bien sûr, aura aussi vu les nuages, les arbres, les coquillages et les fleurs avec leurs couleurs pouvant sembler inutiles et tous ces éléments qui se rejoignent et constituent nos paysages, petits sur un coin de trottoir ou grands dans les montagnes ou les océans, qu’il serait souhaitable de préserver pour que nous ne perdions pas nos identités .

Extraits/Textes sur les arts spontanées

Extraits de textes dans trois de mes livres reprenant ce thème de la poésie d’expression naturelle et spontanée, pour qui voudra la voir :

Arts spontanés 1/L’arbre du Kamas. Libre d’écrire 2013 ( Is édition)

… Lola, toujours disposée à évoquer la finesse de sa ligne :

« — Même avec un complément de régime, j’aurais du mal à entrer.»

Il n’y a pratiquement rien sur le trottoir devant l’immeuble, juste trois revues déchirées que le vent déplace, ouvrant les unes après les autres leurs pages remplies de photos montrant un mélange d’oiseaux noirs et blancs et de filles nues, noires, chinoises et blanches aussi, et pour la troisième, des chevaux.

J’entends le Français maugréer en examinant le sol :

« — Au moins, entre oiseaux, filles et chevaux, on est dans le ton, surtout si on rajoute les mégots et les canettes de bière qui traînent au pied de cette falaise de verre. Jolie nature morte, comme peinte par un artiste de talent, que pourrait-il avoir de mieux que Dieu pour disposer des objets de cette manière, avec un si bel effet de lumière ?

La Mustang, avec sa couleur rouge pétante, fait jolie devant le mur et le trottoir gris, le ciel gris aussi. Il y a même à ses côtés un paquet de cigarettes vide, rouge, du même rouge, qui est enfoncé dans un gobelet circulaire de carton de la même couleur, blanc dedans. C’est super à voir sur le trottoir gris.

Ça ressemble à une union, je dis bien une union.

Un hommage que fait le hasard à la beauté de cette voiture peut–être même de Lola. Trêve de délire, quels sont ces deux mecs qui se sont tapé les cigarettes Marlboro, jetées à terre, dont les mégots fument encore ?

Je ne les aurai pas vus passer…»

Arts spontanés 2/ Lucy Africa /Libre d’écrire 2016/( Is édition)

…J’avance vers elle, le trottoir est luisant d’eau, j’aperçois un amoncellement de chaussures noires de femmes jetées en désordre à cet endroit par je ne sais qui, je ne sais quoi.

Souvenirs de femmes accompagnés d’un corbeau noir qui piétinerait en son milieu.

Il se demande probablement les raisons pour lesquels ils sont de la même couleur, lui l’oiseau et elles, les chaussures de femmes. Animal et objets.

Le pigeon blanc prend de l’avance, quelques mètres, et passe devant moi, toujours en se dandinant avec un air pressé. Il a tant de choses à faire, à découvrir, de graines à picorer, de pigeonnes à séduire et, surtout, il trouve que Sam était belle et il le lui fait savoir en l’escortant, VRP du ciel…

Arts spontanés 3/ Meurtre dans un paysage qui n’est pas encore le nôtre/Libre d’écrire 2013 (Is édition)

… L’homme a du mal à s’habituer aux nouveaux paysages qui accompagnent sa vie ; ils sont traversés d’orages, de tornades affamées, d’aurores Boréales enjôleuses et manipulées par leur roi soleil, de canicules assoiffées ou d’inondations ivres, d’oiseaux déjantés et d’objets aux formes singulières, des reflets d’émotion qui deviennent des symboles éphémères des trottoirs de nos villes, pour accompagner les actions des hommes. Tel un préservatif qui en aurait marre de simplement être utilisé pour protéger du sida ou de l’éclosion de la vie et qui, lorsqu’il se présenterait à nous, montrerait l’amour, la passion de deux êtres entre eux ou un ruban mélangé à des ordures insipides et inutiles, sur lequel il est, serait inscrit, CONTINUER À VIVRE, À AIMER …

Arts spontanés 4/ Main Basse dans le sixième continent/ Libre d’écrire 2014 ( Is édition)

Voyage dans le sixième continent.

…  Moi Diogène, fils des trottoirs de Panam, je ne m’étonnerai pas que dans cet espace particulier du sixième continent qui aura recueilli tant de déchets sacrés aient pu naître ces Grands Ballonnés improbables et tous ces mutants chimériques. »

Le Docteur m’interrompt sèchement :

« — Êtes-vous, Monsieur, un diplômé de l’institut du DSSS pour émettre une telle opinion et, surtout, avec une si grande assurance ? »

Je réponds :

« — J’ai mieux que ça, j’ai suivi les cours de l’Université de la Rue et j’ai vécu ce que je viens de vous raconter. La solitude est le plus efficace des professeurs. Elle vous permettra de lire les évènements anodins qui encombrent nos trottoirs comme s’ils étaient les pages d’un livre sacré. Images de pubs, pages de journaux recouvertes de ses mots aux sens infinis et contradictoires, oiseaux et insectes de toutes les tailles et couleurs, chiens ou chats rôdeurs, feuilles d’arbre poussées par le vent, canettes vides jetées là, en seront les prières.

À partir des expériences de ma vie, je ne saurais m’étonner que la Nature ait recyclé tout ça, toutes ces émotions, ce vécu dans une énergie qui s’apparente à une Vie, en l’occurrence celle des grands Fantasques !!!

Vous qui êtes un homme, un vrai puisque, au vu de vos diplômes, vous avez l’estime de vos pairs, que pensez-vous de tout ça !!!Aujourd’hui, regardez-moi, car, ici, dans le sixième continent, vous me voyez !!! »

Néné :

« — Monsieur, vous parlez comme un poète. Nous sommes des scientifiques et, dans notre jeu, les cartes n’ont pas le même sens que pour vous ; nous ne jouons pas dans la même partie de poker !!!…

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Nicolas Antoniucci

Passionné par la vie dans ce qu’elle pourra avoir d'insolite, parfois d’inexplicable et aussi par l'art sous toutes ses formes, les voyages et bien entendu l'écriture, je vous propose de partager avec vous sur ce blog mes différentes passions !

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