Nature/Actualité Insectes/extraits de textes/Ils vont nous manquer…

 Cet article est rédigé en accompagnement de l’avalanche des informations de ces dernières semaines sur la disparition programmée des insectes qui pourtant tiennent dans la Nature une place importante tant par ceux qui permettront la pollinisation des fleurs, d’autres qui serviront de nourriture dans la chaîne alimentaire, d’autre encore qui seront spécialisés dans le nettoyage des corps-morts comme les nécrophores, insectes nettoyeurs qui se nourrissent de cadavres et d’autres encore…

Il est vrai qu’il n’y a pas si longtemps que cela, il était impossible de circuler sur une route de campagne l’été, au milieu des champs, sans que le pare-brise de sa voiture ne soit recouvert d’insectes écrasés et cela n’avait que peu d’importance car ils étaient si nombreux à survivre.

Au printemps, les papillons de nuit se brûlaient les ailes sur les ampoules électriques.

De gros hannetons ventrus et maladroits voletaient dans les airs, s’écrasant au sol au moindre coup de vents.

Des papillons aux multiples formes et couleurs décoraient les jardins au milieu des fleurs.

Les insectes auront toujours eu une part importante dans mes écrits car, pour moi, ils accompagnent l’homme et décoreront notre vie de leurs beautés, formes et couleurs, depuis la nuit des temps.

J’ai cherché dans mon environnement quelques insectes pour en faire des photos qui accompagneront mon article et je dois dire que je n’en ai trouvé aucun. Il est vrai que l’hiver s’annonce et que cette saison froide ne sera pas favorable pour en trouver excepté, peut-être, pour les grillons mais encore faudrait-il avoir une cheminée pour y faire un feu de bois.

Pris d’une soudaine inspiration je me suis alors décidé à me rendre au Jardin des Plantes à Paris et j’ai pu y découvrir, se tenant bien au chaud dans un de ses vivariums un insecte avec un look particulier de branche morte et des yeux parfaitement circulaires, autant que ceux des poissons.

Je me suis alors trouvé face à Monsieur Phasme se tenant suspendu tête en bas à une branche et j’ai pu alors prendre des photos. Il fera la Une de mon modeste article.

En voilà un qui aura su se planquer pour pouvoir survivre.

Hommage aux insectes.

Composition.

Voici quelques extraits de mes livres, écrits au cours des ans :Extrait 1 – Papillon et âme des défunts

Nicolas Antoniucci/ Alpha Cha et le Tatouage de Jade – 1er édition Baudelaire 2010, réédition libres d’écrire 2 017.

…Tu vois, Jade, les papillons sont si légers, sont faits de si peu de matières que leur esprit, l’emporte sur leur corps et qu’ils ressemblent à l’âme des hommes qui s’envole quand le corps retourne à la terre. »

Je lui dis que je pense comme lui, s’il affirme réellement que dans certaines situations un corps relais peut porter l’esprit des morts vers les étoiles ? »

Claude :

« — C’est à peu près cela, mais c’est difficile à savoir. C’est une croyance personnelle, avec toutes les ambiguïtés que cela comporte, avec surtout à l’intérieur ma part de rêve. Il faut bien que la nature, qui est si précise, ait traité le sujet du passage entre la vie et la mort. Le papillon, pris dans certaines situations symboliques, me semble être un des derniers maillons possibles de la vie, une sorte de vaisseau extragalactique pour l’âme. »

Jade :

« — Tu situes le paradis au fin fond de l’univers, dans un puissant Quasar extragalactique. Ton âme déboulerait dans l’énergie blanche et lumineuse du 3C273, le plus puissant que l’on connaisse, en chevauchant un papillon, une mouche ou une hirondelle et tu tomberais direct dans un paradis façon image d’Épinal. C’est ce que tu penses ? »

Claude :

« — Plus exactement, c’est ce que je rêve parfois. »

Jade caustique :

« — C’est ce que je rêve aussi, mais le papillon qui vient de passer devant notre fenêtre est peut-être simplement la navette qui relie le cimetière de Mont parnasse à 3C273 et, dans ce cas-là, elle est passée heureusement sans nous voir. »

 Extrait 2 – Papillon et enfant

Nicolas Antoniucci/ Meurtre dans un paysage qui n’est pas encore le nôtre – 1er édition Kirographaire 2012, réédition libres d’écrire 2 013.

… À mes côtés, sur la terrasse, Ori se tient immobile comme une statue, 
elle s’est échappée de sa chambre, suivie par sa poupée. 
Ses cheveux sont tressés sur sa tête en fines nattes qui s’échappent de tous les côtés comme des tresses 
serpents d’une gorgone enfant. 
Un peu plus loin est assis le chien jaune. 
Ils regardent en silence, comme moi, le spectacle de l’eau, avec le ballet des oiseaux qui semblent tisser
 inlassablement, pour envelopper le lac, un manteau de brume blanche. 
Ori vient vers moi, elle est accompagnée par un papillon blanc qui la décore et volette autour d’elle ;
 il semble représenter son âme d’enfant, aussi le paysage blanc.
Extraits 3- Coléoptère à la plage

Nicolas Antoniucci — Objets/ 2 004/ Chapitre, le masque de chien rouge à l’oreille brisée/Éditions S.D.E.

… À la fin de la soirée, nous parlions insecte et cela le passionnait.

Il avait, dit-il, admiré longtemps une petite abeille noire qui se lavait dans le calice d’une fleur jaune or et qui toujours y retournait si on la dérangeait.

Je racontais aussi cette histoire-là :

« L’année dernière sur une petite plage de sable jaune près de Perpignan, je m’étais tranquillement allongé au soleil pendant que mon fils se baignait.

Les coudes appuyés et la tête dressée je regardais la ligne bleue de l’horizon séparant la mer d‘un ciel bleu et sans nuage, pratiquement de la même couleur.

Trois jeunes Allemandes, aux seins nus, s’interposèrent entre moi et le soleil et présentèrent leurs strings colorés devant mes yeux et si proche que j’en fus gêné.

Quelques instants plus tard, occupant probablement la tension psychologique résultant de cette rencontre, je remarquais un insecte de forme longue, volant horizontalement et qui s’approchait.

Il ressemblait à une grosse libellule, mais avec des ailes plus courtes et aussi un corps cylindrique et charnu.

Il était, je m’en souviens parfaitement, constitué de deux parties avec une tête ronde prolongée d’un corps long.

Il avait des ailes transparentes et se déplaçait en suivant une trajectoire parfaitement horizontale, en bourdonnant.

L’insecte s’est alors glissé entre les cuisses de la fille du milieu, la plus opulente, et elle n’aura rien dit, même pas poussé un cri.

Par ailleurs cet insecte avait une forme particulière, une forme vulgaire qui le faisait ressembler à un graffiti de vespasienne, l’incontournable sexe ailé que l’on pouvait voir à cette époque gravés, de ci et de là, sur des murs.

Moi non plus en observant ce spectacle barbare, je n’ai rien dit.

Auparavant, et je le jure, je n’ai pas vu l’insecte ressortir, mais probablement j’avais détourné les yeux, comme s’il avait fécondé la fille. »

Le repas s’est terminé…

La morale de cette dernière histoire sera que les animaux, parfois, se colleront aux émotions ou soucis des hommes et que leurs comportements alors les illustreront.

Par Nicolas Antoniucci

Passionné par la vie dans ce qu’elle pourra avoir d'insolite, parfois d’inexplicable et aussi par l'art sous toutes ses formes, les voyages et bien entendu l'écriture, je vous propose de partager avec vous sur ce blog mes différentes passions !

Commentaires (110)

Laissez un commentaire

Votre adresse mail ne sera publiée. Les champs requis sont marqués *